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Intra Muros:

polyphonie espagnole

Ce programme se concentre autour de la vie musicale du monastère royal de Santa Ana à Ávila, en Espagne, en mettant l'accent sur la polyphonie sophistiquée et la musique liturgique du XVIe siècle. Au cœur de ce programme se trouve la Missa L'homme armé de Francisco Guerrero, reconstituée par David Mesquita, et interprétée avec des chants du propre de la messe comportant des éléments d'improvisation historique (contrapunto alla mente). Ce programme illustre la riche tradition liturgique de la Renaissance espagnole en capturant l'esprit de communauté des sœurs de Santa Ana.

NOUVEAU
PROGRAMME

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Mundus Vergens:

Le monde disparaît

Où donc trouver la force sur laquelle m’appuyer ? 

Ce cri de désespoir est le cri individuel de Job dans l’offertoire grégorien Vir erat , auquel répond la schola, à l’image du chœur des tragiques grecs, implacable comme le destin: “ Il perdit tous ses biens et ses fils et sa chair fut meurtrie par un violent ulcère”. Cet appel à l’aide exprime ce sentiment universel de l’effondrement du monde, et résonne avec toute sa force depuis le Moyen Âge jusqu’à aujourd’hui. 

Dans ce programme nous partons de ce grave constat que l’univers va à sa perte et nous nous engouffrons dans les tourments de Job pour voir “le soleil se couchant couvrir le globe d’un nuage de tristesse”. Pour trouver une issue dans ce monde obscur nous cherchons une rédemption dans la profondeur de l’être où l’on retrouve la beauté, le calme, l’harmonie et une certaine forme de divin. 

Cette harmonie retrouvée trouve son apothéose dans le conduit à quatre voix Deus Misertus hominis, chef d'œuvre du Haut Moyen Âge aux couleurs sonores inouïes. Nous l’accompagnons de mouvements dansés rappelant les danses cléricales dont on a la trace au XIIIème siècle et qui

symbolisaient alors les mouvements du monde et des sphères. Ainsi, par ce calme et cette écoute retrouvés, par l'intégration corporelle de cette harmonie, nous pouvons affronter la tempête qui nous entoure et ainsi continuer à vivre. 

Dans ce programme, nous cherchons à retrouver ce qui pourrait être l’univers sonore de la cathédrale Notre Dame de Paris. Pour cela, nous mélangeons des types de composition très différents, mais néanmoins étroitement liés les uns aux autres. Les conducti de Notre Dame sont des pièces très spécifiques de cette époque, avec jusqu'à quatre voix prononçant le texte ensemble à la même vitesse, en homorythmie. Les couleurs harmoniques de ces pièces sont très uniques et riches, alternant entre douceur profonde et dissonances âpres. Nous entourons ces compositions de deux Offertoires en chant grégorien, principales pièces solistes de la liturgie. Ils sont longs, dramatiques et intenses, exigeants vocalement et hautement mélismatiques. 

Une autre façon pour les musiciens médiévaux d'actualiser un morceau était de l'agrémenter de ce qu'ils appelaient des tropes. Il s'agit de textes nouveaux ou de nouvelles mélodies ajoutés à une musique pré-existante. On retrouve ce phénomène tout au long du Moyen Âge, transformant certaines pièces en véritables puzzles, convertissant même parfois une pièce sacrée en pièce profane. Grâce à ce processus, une mélodie voyageait et développait sa propre vie. La composition que nous insérons dans le programme est influencée par cette technique : le poème de trouvère "Contre le Temps " est inséré sur une mélodie de conductus monodique “Sol Eclypsim Patitur”, à laquelle des voix sont ensuite ajoutées. Cette composition restera toujours ouverte à l'improvisation pendant la

représentation, comme elle l'était probablement à l'époque médiévale, ce qui confère à chaque  version une immédiateté et une vitalité unique.  

 Mundus Vergens in defectum, conductus à quatre voix, manuscrit de Florence, f 9-9v

  Ave gloriosa, conductus à deux voix,, W2, f140r

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  Vir erat, offertoire grégorien

  Contre le Temps, Julia Marty, 2022

  Veri Floris Sub Figura, conductus à trois voix, W1, f 15v

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      Ave Maria, offertoire grégorien

           Deus misertus hominis, conductus à quatre voix, manuscrit de Florence, f 8v

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Ubi sunt mulieres?

Ce programme a été imaginé en 2020 pour célébrer l’image de la femme à l’époque médiévale. La dame souveraine est alors la Vierge Marie, et les œuvres qui lui sont dédiées soulignent sa douceur, son amour et sa sensibilité. Dans les pièces profanes, la tendresse de cet amour est transposée à la dévotion pour la femme aimée. Ce programme s'étend du XIe au XVe siècle et tente de montrer le lien subtil qui existe entre la monodie et des types de polyphonie très différents, avec des œuvres provenant du Winchester Troper, du Codex Las Huelgas, du Manuscrit de Chypre et du Codex d'Oxford, ainsi que des pièces d'Hildegard von Bingen et de Guillaume Dufay.

Program

Salve decus | F-CA MS 11, fol. 1r-1v (Cambrai Cathedral Choirbook)

Alleluia - O Maria pia | F-CA MS 11, fol. 1r

Je me complains | Guillaume Dufay (1397-1474) | GB-Ob MS. Canon. Misc. 213, fol. 18r (Oxford Codex)

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Salve virgo virginum | GB-Lbl Arundel 248, f. 155r

Alleluia V. Ave Maria | GB-Ccc MS 473, fol. 164r (Winchester Troper)

Ave gloriosa mater salvatoris | GB-Lbl Harley 978, ff. 9v–10r

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Ma belle dame souveraine | GB-Ob. Canon. Misc. 140v, fol. 124v (Oxford Codex)

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Uterus hodie virginis floruit | F-Pn Lat 3719, f. 38v

O tu illustrata | Hildegard von Bingen (1098-1179) | D-WIl 2, f. 466v-467r (Riesencodex)

O Maria virgo davitica | E-BUlh, fol. 102v (Codex Las Huelgas)

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Tousjours servir | I-Tn MS J.II.9 fol.158v (Cyprus Codex)

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Le Baiser de la Rose

Ce programme s'inspire de deux textes médiévaux essentiels : "Le Roman de la Rose" de Guillaume de Lorris et le lai "Qui n'aroit autre deport" tiré du "Remède de Fortune" de Guillaume de Machaut. En utilisant "Le Roman de la Rose" comme cadre narratif, nous accompagnons le rêveur qui s'endort avec l'arrivée du printemps et entre dans un rêve vif. Dans ce rêve, il découvre un jardin magnifique en pleine floraison et rencontre une rose qui captive son cœur. Frappé par la flèche de Cupidon, il se lance dans une quête pour obtenir cette rose. Guidé et défié par diverses figures allégoriques – comme Raison, Jalousie et Danger – la poursuite de l'Amant reflète les épreuves et les joies de l'amour courtois.

 

"Le Roman de la Rose" a eu un impact profond sur la culture courtoise médiévale, influençant la poésie, les arts visuels et la musique pendant des siècles. C'est pourquoi, pour mettre en lumière cet héritage durable, nous avons associé l'histoire à un lai de Guillaume de Machaut, dont le récit poétique raffiné explore les complexités de l'amour. Écrit un siècle après l'œuvre de Guillaume de Lorris, le lai de Machaut reflète les thèmes antérieurs dans un style délicat, habile et poignant.

 

Notre programme alterne entre des strophes monodiques du lai de Machaut et des chansons polyphoniques de la fin du XIVe siècle et du début du XVe siècle. Ces pièces polyphoniques, caractérisées par le style ars subtilior, présentent des rythmes complexes et syncopés, des mélodies sinueuses et sensuelles et des harmonies frappantes, créant une texture musicale riche et scintillante. À travers ce mélange de musique et de poésie, nous revivons le monde allégorique et symbolique de l'amour médiéval, permettant au battement de cœur des amoureux d'autrefois de résonner avec le public d'aujourd'hui.

Programme

Le Printemps

… La terre se fait si fière qu'elle veut avoir une nouvelle robe

et elle s’en fait faire une si gracieuse, que de couleurs, il y en a des centaines :

des herbes, des fleurs blanches et bleues, et de bien d’autres couleurs variées.

C’est alors que les jeunes gens, parce que la saison est belle et douce,

doivent s’appliquer à se montrer gais et amoureux.

Il a le cœur bien dure celui qui n’aime pas en mai,

quand il entend dans la ramure les oiseaux pousser leur doux chant plaintif…

 

Venez oïr vrais amoureus,  rondeau anonyme à deux voix
Qui n’aroit autre deport, lai strophe I, Guillaume de Machaut (1300-1377)
Contre le Temps, ballade anonyme à trois voix, manuscrit d'Oxford 

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Entrée dans le rêve

… Je rêvais que c’était en mai, au temps où toute chose se réjouit…

Nombreux sont ceux qui s’imaginent que dans les rêves il n’y a que fables et mensonges…

 

Rose et lis ay veu, ballade à trois voix, Egidius de Francia, Chantilly Codex, f.22
Je me complains, balladeà trois voix, Guillaume Dufay (1400-1474)

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Les Merveilles du jardin

… Il y avait des violettes très belles, des pervenches, des fleurs d’une extraordinaire blancheur,

des jaunes, des vermeilles aux odeurs exquises. Ce coin de terre était plein de grâce… 

Et pour ce engendree s’est douche pensee, Machaut lai, strophe III
Se je chant mains, canon à trois voix, Le Grant (d. 1352), I-IV, fol. 52v

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Cupidon et la Rose

… Des roses, il y en avait par millier :

il n’y avait de plus beau bouquet sous le ciel.

Parmis les boutons de rose, j’en choisis un d’une très grande beauté.

Amour, l’arc tendu, tira sur moi de telle façon

qu’à travers l'œil il m’a planté la flèche toute raide dans le cœur…

 ❀ En remirant vos douce portraiture,ballade anonyme à quatre voix, F-CA 1328, fol. 15
Fors tant, qu’en aucune manière, Machaut lai, strophe VI
Toujours servir, rondeau anonyme à quatre voix, Cyprus Codex, f.158v

 

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La douleur de l'amant

…Quand il me souvient qu’il me faut me séparer de la Rose,

j’aimerais mieux être mort que vif…

Voici que vont recommencer les pleurs et les soupirs, les longues rêveries,

les nuits sans sommeil, les frissons et les douleurs poignantes…

Qui n’a le cuer,  rondeau anonyme à deux voix, Torino s.J.II.9, fol. 152v
Amour que j’en pri, Machaut lai, strophe IX
Se je fais dueil, virelai à trois voix, Guillaume Le Rouge (1385-1450)

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Le Testament de l'Amant

… À vous, Amour, avant que je meure, je me confesse sans repentir

comme font les amants loyaux et veux faire mon testament.

Je laisse à Bel Accueil mon cœur.

Je n’ai d’autres dispositions à prendre…



Et pour ce sans nul descort, Machaut lai, strophe XII
Ma belle dame souveraine, rondeau à quatre voix, Guillaume Dufay

 

Klosterklang:
une heure paisible en compagnie de nonnes du XVème siècle

Ce programme offre un aperçu de l'univers du couvent des carmélites de Mayence dans la deuxième moitié du 15e siècle. Il s'agit d'une exposition sur la vie monastique au début du XVIIe siècle. A cette époque, le couvent était florissant et il subsiste une grande collection de manuscrits qui y ont été écrits. Nous proposons de recréer l'atmosphère d'un office tel qu'il aurait pu être chanté à l'époque. Nous avons choisi les vêpres de la Nativité de la Vierge Marie, qui auront lieu le 8 septembre. Cela nous donnera l'occasion de comprendre comment cet office était chanté au XVe siècle. Ces prières étaient chantées chaque jour, entièrement en latin et selon la tradition de la lamentation grégorienne. Ce concert sera un moment de méditation et d'introspection et tentera de restituer l'atmosphère sereine d'un monastère entre deux guerres sanglantes. Dans le monde agité d'aujourd'hui, cette musique peut être un refuge et une source d'inspiration pour ralentir le cours du temps et trouver une sérénité qu'il est difficile d'atteindre ailleurs.

Manuscript:

Mainz, Bischöfliches Dom- und Diözesanmuseum, E (D-MZb E)

Hec est Regina (f. 308r-v)

Sub tuum presidium (f. 309r-v)

Sancta Maria succurre (f.309v-310r)

Beata dei genitrix (f.310r-v)

Ave Regina Celorum (f.310v-311r)

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